samedi 2 janvier 2016

Dérisoire observation

Je suis certaine que vous l'avez déjà fait. Au moins tout(e) seul(e). Mais à deux ou à plusieurs, c'est plus marrant. Bon, il est vrai que ce n'est ni très poli ni bienveillant mais c'est drôle,  et c'est toujours plaisant de rire, n'est-ce pas? Vous êtes assis(e) en terrasse, à boire un café (ou une grenadine) avec un pote, votre mère, votre gamin, enfin qui vous voulez, et puis vous vous mettez à observer les passants. Mais aussi à constater et à critiquer. "Mais pourquoi ce grand jeune homme élancé tient-il la main de cette mocheté?" "Olala, elle a un nez aquilin celle-ci, cela lui donne une sacré silhouette surtout de profil" " Lui, la bedaine de la cinquantaine, il ne l'a pas vu venir" "Aaaannh mais c'est quoi ce look totalement has been?" 
Bon okay, je force un peu le trait mais toujours est-il que l'idée est là. 

Dans le supermarché pour lequel je bosse, je n'ai clairement pas le temps, en tant que caissière à plein temps (au cours de mes semaines de 27 heures à 35 heures) de porter une attention particulière à tous les clients... Ils sont tellement nombreux! Et n'oubliez pas que j'ai toujours mon objectif des 3000 articles à l'heure en tête à réussir! Mais les habitués, à force de les voir quotidiennement ou tous les deux jours, on les repère vite et on peut alors se faire une idée. 

Il y a la famille des bidochons, les alcooliques notoires, les ouvriers qui oublient de se laver, le mangeur de pizza  rouquin un peu hippie, l'étudiant beau gosse qui mange des pâtes et des litchis, l'étudiante dont les lunettes embrasse son visage et qui n'achète que des produits sains, le papy au pull bleu, moustaches grises et yeux rieurs généreux ou "j'm'en foutiste", au choix qui laisse toujours 1 euro pour un pain à 65 centimes, le sexagénaire au casque de scooter et blouson rouge, toujours prompt à prendre une tonne de marchandise et à se demander lors de son passage en caisse comment il va repartir avec "tout ça", la meuf toujours super "excited" au téléphone qu'elle n'en calcule même pas la caissière... 

Mes préférés restent les bidochons: la mère, dressée sur ses talons hauts, jambe très fine, vêtue d'un manteau blanc faisant ressortir sa longue chevelure noir geai (favorisée par une couleur), l'air revêche; le père, un grand monsieur aux cheveux gris, ventripotent; le fils, âgé d'une vingtaine d'années,  cheveux noirs toujours gras mais affable et poli; et le petit dernier, d'une douzaine d'années: il mange déjà si déséquilibré qu'il sera sûrement obèse avant 18 ans. Leur rituel, en plus des courses quasi quotidiennes, c'est l'achat d'alcool. Mais père et fils l'achètent séparément: pour le fiston, c'est toujours deux grandes  bières de 50 cl et quatre de 25 cl, de deux marques différentes. Il en dépose une de chaque sur le tapis de caisse, passe devant moi, se rapproche sur le côté et ouvre son sac pour me montrer le reste. Une fois qu'il a payé (quand il peut il donne le compte juste étant donné que la somme ne varie quasiment jamais), il finit toujours par "bonne journée/ bonne soirée hein!".

C'est que l'on s'y attacherai presque à ces clients fidèles parmi les fidèles...



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